Quand vous croisez quelqu’un de mauvaise humeur, quelle que soit l’heure de la journée, vous vous dites “Tiens, celui-là s’est levé du pied gauche ce matin !”. Notre langue recèle de nombreuses expressions pleines de bon sens et celle-ci en fait partie. Lorsque l’on se lève de mauvaise humeur, on risque de traîner cet agacement permanent toute la journée et de se coucher de mauvaise humeur. Les enfants ne faisant pas exception. Vous comprenez tout de suite où je veux en venir. Pour passer une bonne journée, il faut avoir eu un bon réveil !
Prévoyez du temps
Si vous pensez qu’offrir quelques minutes de plus de sommeil est bénéfique à votre enfant, c’est que vous n’avez pas pris en compte le préjudice ! En le réveillant à la dernière minute, les bienfaits de ces quelques minutes de repos supplémentaire seront pulvérisés par le rythme effréné que vous allez lui imposer pour rattraper le temps perdu.
L’empressement n’entraîne que de la fébrilité et ce n’est jamais bon, surtout dès le matin. Bien au contraire, réveiller votre enfant assez tôt pour qu’il ait le temps de faire tout ce qu’il a à faire. D’autant plus, si vous fonctionnez avec le tableau des routines.
Evidemment, chaque personne a son propre rythme et il n’y pas de règle absolue pour déterminer l’heure du réveil. En général, trois quarts d’heure relèvent d’une bonne moyenne.
N’oubliez pas que les enfants n’ont pas la même notion du temps que nous. Il semblerait que les enfants acquièrent la notion du temps entre six et huit ans. Avant cet âge, c’est plus que flou et, même à huit ans, c’est encore assez aléatoire. Vous ne devez donc pas raisonner avec votre propre ressenti mais penser avec empathie et prendre en compte son propre rythme. C’est une forme de respect à son égard.
Un enfant ne prend pas en compte les contraintes logistiques, il ne prévoit pas qu’à dix minutes près, vous allez rater le bus ou tomber dans la tranche horaire où les embouteillages sont les pires. Il ne calcule pas qu’il vous faut une marge pour déposer son grand frère à l’école…
Ni tambours ni trompettes !
Comme vous vous y êtes pris bien assez à l’avance – n’est-ce pas ! – vous avez le temps d’offrir à votre enfant un réveil en douceur et non pas au son du tocsin. Deux règles s’imposent : un réveil progressif et un réveil dans le calme.
Pour la partie progressive, vous pouvez déjà ouvrir la porte de sa chambre pour qu’inconsciemment, il s’imprègne des bruits de la maisonnée, des parents, des frères et sœurs, de la cafetière, de la salle de bains… Laissez également passer la lumière du soleil s’il fait jour ou provenant du couloir s’il est tôt ou que c’est l’hiver.
Pour le calme, n’ouvrez pas brutalement sa fenêtre si elle donne sur un environnement bruyant et ne laissez pas les frères et sœurs débouler dans sa chambre, ni le chien sauter sur le lit. Pas de réveil en sursaut ou c’est l’assurance d’une soupe à la grimace pour la journée.
Si la configuration de la maison ne vous permet pas de laisser la porte ouverte sans qu’il y ait trop de bruit, entrez directement et refermez la porte derrière vous pour avoir tout loisir de le réveiller en toute quiétude.
Un réveil dans la joie et la bonne humeur !
Vous êtes la première personne qu’il va voir en entrouvrant les yeux alors ne le décevez pas et accueillez-le avec le sourire. Même si vous-même êtes d’humeur grincheuse – si, si, ça arrive même aux meilleurs ! – fendez-vous de votre plus beau sourire. Le sourire a un effet magique sur les pensées et en plus, il est contagieux.
Si vous êtes tous les deux du genre câlin, ne vous en privez pas. C’est le moment idéal et c’est un merveilleux stimulant pour déclencher une vague l’ocytocine. Cette hormone du bonheur et des liens sociaux est fabriquée par notre hypothalamus, la glande de notre cerveau qui préside à nos émotions.
Aucun écran
Les écrans sont de fausses solutions, bien plus nocives que vous ne pouvez l’imaginer. Bien sûr, sur le moment, vous êtes tranquille, vous pouvez vous-même vous préparer sans avoir votre enfant dans les pattes. Pourtant, l’effet des écrans est particulièrement insidieux.
Les stimuli visuels et sonores d’un dessin animé, jeu vidéo ou tout autre programme surstimulent l’enfant. S’il vous paraît calme, bien au contraire, il est en train de griller toutes les cartouches de son système attentionnel. Les conséquences sur le déroulement de la journée sont catastrophiques : perte de concentration, suractivité, irritabilité… Cela nuira à son comportement et ses liens sociaux et freinera sa capacité à assimiler les apprentissages de la crèche ou de l’école.
Les écrans sont nocifs, ce n’est pas moi qui le dit, ce sont Bill Gates et Steve Jobs en son temps. Ces deux géants – l’un a créé Windows, l’autre Apple – ont admis avoir imposé des règles extrêmement strictes à leurs propres enfants. Ils ne les ont pas laissé utiliser sans contrôle leurs propres créations. Non, ils préfèrent les laisser à d’innocents parents qui eux, ne voient pas le mal.
Steve Jobs interdisait à ses enfants l’Ipad à la maison. Bill Gates n’a offert à ses enfants un smartphone qu’à l’âge de quatorze ans. On peut faire confiance à ces deux spécialistes, non ?
Outre l’effet désastreux sur l’attention et les troubles du comportement, on commence seulement à mesurer les ravages sur le cerveau des enfants.
L’imagination est en voie de disparition !
Les écrans ont cet effet pervers de ne plus laisser aucune place à la création. Quand vous ou votre enfant ou qui que ce soit est affalé dans un canapé, immobile, ingurgite des images et des sons, toute une partie du cerveau est au point mort.
Cette dérive est d’autant plus mortifère pour les enfants car leur petit cerveau est en plein développement et, si dès les premières années, ses capacités à rêver, imaginer, créer… sont canalisées, les effets risquent d’être irréversibles.
J’ai bien conscience de me montrer alarmiste. Il faut vraiment se rendre compte des nuisances des écrans pour au contraire les utiliser différemment. Pas comme des consommateurs boulimiques mais plutôt comme de fins gourmets. Les possibilités que nous offre la technologie digitale sont merveilleuses si tenté qu’elle soit consommée raisonnablement. Les écrans doivent être utilisés parcimonieusement et pour de bonnes raisons. Pas pour se débarrasser d’un enfant, surtout dès le matin.
Les routines du matin
De toute façon, il y a toujours de quoi s’occuper le matin. Si vous avez établi un tableau de routine, votre enfant sait quoi faire et puis entre la toilette, l’habillement, le petit-déjeuner… son temps est déjà bien occupé.
Après un réveil harmonieux, je ne peux pas vous promettre qu’il n’y aura pas ça ou là de petites frictions. Parfois mais vous aurez mis toutes les chances de votre côté pour que votre enfant se lève du bon pied ! Ce qui est sûr, c’est que si chacun y met du sien les matins sont déjà plus agréables. Les uns et les autres pourront vaquer à leurs occupations, qui à l’école, qui au bureau, dans un climat serein plutôt de bon augure pour la journée.
Je vous souhaite pleins de beaux réveils en douceur.
Je vous rappelle la première partie de ce sujet qui comprend 4 articles : Comment passer au travers de tous les tracas durant la journée avec un enfant agité ?
Ainsi que la deuxième partie : Comment réaliser un tableau des routines de la journée.
Partagez vos expériences et vos réussites en commentaires. 🙂
Rejoignez la communauté des parents et des enfants apaisés sur ma chaîne YOU TUBE.
Vous pouvez également me contacter ici.
Patricia, hypnothérapeute et créatrice d’histoires